Retour sur le mariage royal

J'arrive un petit peu après la bataille (ou l'art de ne pas écrire un article lorsque le web décide de vous lâcher pendant un long week-end) mais je tenais tout de même à vous parler du mariage princier, ne serait-ce parce que j'ai passé ma matinée à le regarder. Sans tricher, au contraire.

Des robes et des femmes

La reine de la cérémonie, n'en déplaise à Elisabeth, c'était bien sûr Kate, ou plus exactement Catherine (encore) Middleton, nouvellement duchesse de Cambridge. L'Arlésienne, celle dont on parle mais qu'on ne voit pas, c'était sa robe. De couleur blanche et ivoire, corsage et manches longues en dentelle, longue traîne de 2,70 mètres, cette œuvre, combinant tradition et modernité, était griffée Sarah Burton pour la maison britannique Alexander McQueen et était (à mon humble avis) superbe. La dentelle du décolleté de la robe avait été réalisée en France (we're the best !), par quelques 200 ouvriers, dans les ateliers de la manufacture Sophie Hallette, dans le nord de la France depuis 1887 et, le tout, avec un coton filé en France (again !). À la taille, la robe s'évasait comme une fleur, soulignant les courbes de Kate. La traine était ornée de fleurs rebrodées à la main, parmi lesquelles des roses, des charbons, des jonquilles et du trèfles.

À noter (pour la petite anecdote fun), que les ouvriers de l'école royale de couture qui ont participé à la confection, se lavaient les mains toutes les 30 minutes pour que le fil et la dentelle restent immaculés. La future princesse avait complété son look d'un diadème connu sous le nom de Scroll Tiara, qui avait été offert à la Reine Mère, dans les années 1930, par le roi George VI. Aux oreilles, la jeune femme portait des boucles en diamant offertes par ses parents et représentant une feuille de chêne et, à la main, elle portait un bouquet fait de muguets et d’œillets du poète (nommés Sweet William en anglais, coïncidence ?).

Selon Karl Lagerfeld, présent sur le plateau de France 2 pour l'occasion, "c'est tout en élégance et en chic. C'est une robe de mariée très raffinée dans le détail, beaucoup plus que celle de la princesse Diana." C'est sûr qu'on est plus proche de la robe fifties de Grace Kelly en 1956 que l'espèce de meringue froufroutante portée par la mère de William, lors de son mariage en 1981.

Derrière Kate, à l'entrée dans la basilique et pendant les trois minutes et demi de la remontée vers la nef au son de la marche nuptiale d'Hubert Parry, une autre Middleton se distinguait en Alexander McQueen : Philippa, dite Pippa. Aucune faute de goût, à mon sens, pour cette robe semblable à celle portée aux Golden Globe Awards par Cameron Diaz (rouge, de la collection pré-automnale 2009).

On ne peut pas en dire autant, je pense, des Princesses de York, Eugenie et Beatrice, respectivement habillées en Vivienne Westwood et en Valentino. Ce qui me laisse probablement le plus perplexe est sans nul doute les pyramides réalisées par Philip Treacy, qui leur faisaient office de chapeaux. Je me demande comment les personnes assises derrière elles ont pu profiter du show princier.

Petite mention également pour la tenue de Victoria Beckham, dont le chapeau m'a également laissée dubitative. Je craque cependant totalement pour ses hauts Louboutin et je vote pour sa robe (by herself) qui laisse à peine entrevoir son ventre de femme enceinte de six mois.

On ne peut évidemment pas parler du mariage sans aborder la robe jaune poussin (spéciale dédicace à Poopie qui a été très rapide à déterminer la couleur ;-) ) de la Reine Elisabeth II. J'ai enfin compris pourquoi elle persistait à porter des couleurs pastel et des chapeaux : elle doit être vue de tous et de partout, à tout moment. Pour la cérémonie, aucun doute, elle ne passait pas inaperçue (tout comme sa légère émotion).

Les hommes, plus traditionnels en costume

Je ne m'attarderai pas sur les hommes, qui ont, pour les plus visibles, opté pour des tenues militaires. Notons le bon mot de notre styliste allemand préféré : "C'est quand même mieux qu'un costume moche", à propos de l'uniforme porté par le prince Philip, très cher époux de sa majesté.

Monsieur Beckham, lui, aura opté pour une jaquette Ralph Lauren accessoirisée avec un chapeau haut de forme. Classe, mais déjà vue... notamment lorsqu'il a reçu l’insigne rouge et or d’Officier de l’ordre de l’Empire britannique. En panne d'inspiration ou sa garde-robe serait-elle vide ?

La cérémonie de tous les records

Comme on pouvait le lire sur Le Figaro Madame avant le mariage, la célébration allait sûrement rejoindre les rangs des mariages de tous les records, dans le Guinness Book. Cinq grands thèmes avaient été relevés par le magazine :

Le mariage le plus suivi à la télévision
Celui de Diana et Charles avait réuni 750 millions de téléspectateurs. Record battu ! Catherine et William ont, d'après les autorités anglaises, réuni quelques 2 milliards de téléspectateurs et un million de curieux dans les rues de la capitale britannique. Plusieurs milliers de journalistes étaient massés vendredi dans le centre de Londres, dont 550 dépêchés par la BBC et près de 125 par la chaîne américaine CNN.

L'union la plus recherchée sur Internet
Pour l'instant, j'avoue ignorer si les nouveaux duc et duchesse de Cambridge sont passés en tête. Actuellement, les vainqueurs étaient Khloé Kardashian et Lamar Odom, respectivement connus aux USA pour leur reality-show et leur compétence en tant que basketteurs... mais quasi-inconnus en France !

La part de gâteau la plus chère du monde
Là encore, je suis ignorante du prix de celui de William et Kate. Le record actuel est détenu par le duc de Windsor et sa femme Wallis Simpson, mariés en 1937 et donc la part de gâteau s'était vendue à 20000 euros, en 1998. Avec un petit goût de rassis, 61 ans après, non ?

Les épousailles les plus lucratives de tous les temps
Là, aucun doute possible. Le mariage du printemps a déjà rapporté près de 600 millions d'euros de recette au commerce anglais, grâce à la vente des produits dérivés. Bons princes (ok, elle est facile celle-ci), les jeunes mariés ont souhaité que leurs cadeaux soient adressés sous forme de dons à des organisations de charité qu'ils ont listées eux-mêmes.

La traîne la plus longue de l'histoire des mariages princiers
La belle roturière arrive bonne troisième avec sa traîne de - seulement - 2,70 mètres. Le haut du podium reste à belle-maman, puisque la traîne de Diana atteignait les 7,62 mètres ! L'ex-femme du prince Andrew, Sarah Ferguson, avait elle une robe dont la traîne mesurait 5,18 mètres.



Avec AFP - Libération - Elle - Nouvel Observateur - Le Figaro Madame - redcarpet - fashionologie