La mode se démode, le style jamais
(Coco Chanel)

dimanche 20 février 2011

Pause lecture : Soie d'Alessandro Baricco

Petit retour en arrière, il y a quelques semaines.
Moi : "Je ferais bien un article sur la soie..."
L'Homme : "Ah oui, mais tu ne peux pas faire un article sur la soie, sans avoir lu Soie, d'Alessandro Baricco."
Moi : "Tu crois ? D'accord, je vais le lire, alors."

Maintenant que je l'ai lu, je peux affirmer que ce n'était pas nécessaire. Mais comme je ne voulais pas l'avoir lu pour rien, je vais vous en dire quelques mots. Soie, c'est un roman qui a été publié en 1996 en Italie, puis en 1997 en France qui, si on en croit la quatrième de couverture, serait "devenu en quelques mois un roman culte - succès mérité pour le plus raffiné des jeunes écrivains italiens". Présenté comme ça, on a envie de le lire et de savoir ce qui a fait que ce roman est culte.

Toujours d'après la quatrième de couverture - quelle bavarde, celle-là ! - le synopsis est le suivant : Vers 1860, pour sauver les élevages de vers à soie contaminés par une épidémie, Hervé Joncour entreprend quatre expéditions au Japon pour acheter des œufs sains. Entre les monts du Vivarais et le Japon, c'est le choc de deux mondes, une histoire d'amour et de guerre, une alchimie merveilleuse qui tisse le roman de fils impalpables. Des voyages longs et dangereux, des amours impossibles qui se poursuivent sans jamais avoir commencé, des personnages de désirs et de passions, le velours d'une voix, la sacralisation d'un tissu magnifique et sensuel, et la lenteur, la lenteur des saisons et du temps immuable.

Alors que ce synopsis semble promettre action, amour, guerre et voyages dangereux, la réalité est tout autre et le livre se révèle d'une lenteur et d'une mollesse sans nom. Pour décrire le personnage principal - Hervé Joncour, vous l'aurez compris - Alessandro Barrico dit de lui "C'était au reste un de ces hommes qui aiment assister à leur propre vie, considérant comme déplacée toute ambition de la vivre." Et cela, je trouve, reflète ma perception du livre : rien n'est vécu, tout est subi. À partir de là, la lecture devient longue, sans joie puisque sans réel rebondissement. Des idées sont esquissées mais pas menées à bout. Des pistes semblent prometteuses mais meurent avant d'avoir été exploitées.J'ai lu le livre en une heure, à peine, et je l'ai refermé avec la désagréable impression de rester sur ma faim.

Il faut cependant reconnaître à Alessandro Baricco, sa maîtrise de l'écriture et sa capacité à manier les figures de style - même si, personnellement, je trouve que cela ajoute une lourdeur à ce texte déjà fastidieux à suivre. Après avoir révisé mes cours de français, je peux affirmer que l'auteur manie à merveille l'anaphore (figure de style qui consiste à répéter un ou des mot(s) identiques au début ou en fin de vers ou de phrase) et l'épanaphore (figure de style sensiblement pareille à l'anaphore mais qui s'en distingue dans le sens où elle reproduit la structure syntaxique à l'identique). De même qu'il semble maîtriser l'Histoire de l'époque, qu'il sème par endroit, au fil du roman.

En conclusion, le livre a pour atout la vitesse avec lequel on le lit, les éléments portant sur la création de la soie et un petit rebondissement, vers la fin, auquel on ne s'attend tout de même pas.Mais on lui accordera surtout pour atout de me permettre d'introduire un article à venir, sur le thème de la soie ;-)
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1 commentaire:

  1. Je t'obéis ! :)

    Ça fait un an ou un an et demi (voire peut-être plus) que je l'ai lu, mais il m'a laissé une impression très positive, et avouons-le, plutôt tenace.
    Le rythme est lent, mais c'est totalement voulu, j'imagine, pour garder un lecteur en haleine. Pas en haleine dans le sens où le roman est plein de rebondissements, mais plutôt en haleine dans le sens où nous sommes dans la même attente que le héros. Que va-t-il se passer ? Quand va-t-il retourner là-bas ? Va-t-elle céder ?
    Et puis, j'ai trouvé l'écriture très bien maîtrisée (en dehors des figures de style, dont tu parles avec ironie ;).
    Et puis, j'ai beau dire mais je suis une incorrigible romantique, et les beaux romans d'amour gagnent pour moi un bon gros point lorsqu'ils sortent des sentiers conventionnels et au demeurant assez mauvais de Levy ou Musso...

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